jeudi 17 décembre 2015

Page 35

ਮਨਮੁਖ ਜਨਮੁ ਬਿਰਥਾ ਗਇਆ ਕਿਆ ਮੁਹੁ ਦੇਸੀ ਜਾਇ ॥੩॥

manmukh janam birthā gaiā kiā muhu desī jāe. |3|

La vie du manmukh se déroule en vain. Quel visage sera le sien lorsqu’il ira dans l’autre pays ? |3|

ਸਭ ਕਿਛੁ ਆਪੇ ਆਪਿ ਹੈ ਹਉਮੈ ਵਿਚਿ ਕਹਨੁ ਨ ਜਾਇ ॥

sabh kichh āpe āp hē haumē vich kahan na jāe.

Le soi est, lui-même, toute chose. Cependant, on ne peut dire cela, à cause de l’orgueil que l’on garde à l’intérieur.

ਗੁਰ ਕੈ ਸਬਦਿ ਪਛਾਣੀਐ ਦੁਖੁ ਹਉਮੈ ਵਿਚਹੁ ਗਵਾਇ ॥

gur kē sabad pachhāṇīē dukh haumē vich-hu gavāe.

Mais par la parole du Gurū, on le réalise. Alors la souffrance et l’orgueil intérieurs sont éliminés.

ਸਤਗੁਰੁ ਸੇਵਨਿ ਆਪਣਾ ਹਉ ਤਿਨ ਕੈ ਲਾਗਉ ਪਾਇ ॥

satgur sevan āpṇā hao tin kē lāgao pāe.

De celles et ceux qui servent le Satgurū, je tombe aux pieds.

ਨਾਨਕ ਦਰਿ ਸਚੈ ਸਚਿਆਰ ਹਹਿ ਹਉ ਤਿਨ ਬਲਿਹਾਰੈ ਜਾਉ ॥੪॥੨੧॥੫੪॥

nānak dar sachē sachiār hehe hao tin balihārē jāo. |4|21|54|

Ô Nānak, ceux qui sont justes à la juste cour : je m’offre à ceux-là. |4|21|54|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਜੇ ਵੇਲਾ ਵਖਤੁ ਵੀਚਾਰੀਐ ਤਾ ਕਿਤੁ ਵੇਲਾ ਭਗਤਿ ਹੋਇ ॥

je velā vakhat vīchārīē tā kit velā bhagat hoe.

De tous les périodes de la journée, de toutes les heures[1], pensons-y, quelle est celle de la dévotion ?

ਅਨਦਿਨੁ ਨਾਮੇ ਰਤਿਆ ਸਚੇ ਸਚੀ ਸੋਇ ॥

an-din nāme ratiā sache sachī soe.

Nuit et jour, quiconque s’imprègne du juste Nām est dans la vérité.

ਇਕੁ ਤਿਲੁ ਪਿਆਰਾ ਵਿਸਰੈ ਭਗਤਿ ਕਿਨੇਹੀ ਹੋਇ ॥

ik til piārā visrē bhagat kinehī hoe.

Oublier le Bien-Aimé, ne serait-ce qu’instant : quelle sorte de dévotion est-ce là ?

ਮਨੁ ਤਨੁ ਸੀਤਲੁ ਸਾਚ ਸਿਉ ਸਾਸੁ ਨ ਬਿਰਥਾ ਕੋਇ ॥੧॥

man tan sītal sāch sio sās na birthā koe. |1|

Celui dont le mental et le corps sont rafraichis par la Vérité, celui-là ne respire pas en vain. |1|

ਮੇਰੇ ਮਨ ਹਰਿ ਕਾ ਨਾਮੁ ਧਿਆਇ ॥

mere man har kā nām dhiāe.

Ô mon mental, médite Har ka Nām, le Nom de Dieu.

ਸਾਚੀ ਭਗਤਿ ਤਾ ਥੀਐ ਜਾ ਹਰਿ ਵਸੈ ਮਨਿ ਆਇ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

sāchī bhagat tā thīē jā har vasē man āe. |1| rahāo.

Le vraie dévotion n’advient que lorsque Dieu - har ! - vient habiter le mental. |1|Pause.

ਸਹਜੇ ਖੇਤੀ ਰਾਹੀਐ ਸਚੁ ਨਾਮੁ ਬੀਜੁ ਪਾਇ ॥

sah-je khetī rāhīē sach nām bīj pāe.

Sans effort, cultive ton jardin, et sèmes-y la graine du Nām.

ਖੇਤੀ ਜੰਮੀ ਅਗਲੀ ਮਨੂਆ ਰਜਾ ਸਹਜਿ ਸੁਭਾਇ ॥

khetī jammī aglī manūā rajā sahj subhāe.

Que ces plants poussent abondamment, et que le mental y trouve spontanément sa meilleure nature.

ਗੁਰ ਕਾ ਸਬਦੁ ਅੰਮ੍ਰਿਤੁ ਹੈ ਜਿਤੁ ਪੀਤੈ ਤਿਖ ਜਾਇ ॥

gur kā sabad ammrit hē jit pītē tikh jāe.

Le shabad du Gurū est le nectar ambrosiaque de l’Amrit : qui le boit élimine toute soif.

ਇਹੁ ਮਨੁ ਸਾਚਾ ਸਚਿ ਰਤਾ ਸਚੇ ਰਹਿਆ ਸਮਾਇ ॥੨॥

iho man sāchā sach ratā sache rahiā samāe. |2|

Alors le mental est vrai, imprégné de vérité, et il demeure en communion avec le Vrai. |2|

ਆਖਣੁ ਵੇਖਣੁ ਬੋਲਣਾ ਸਬਦੇ ਰਹਿਆ ਸਮਾਇ ॥

ākhaṇ vekhaṇ bolṇā sabde rahiā samāe.

Que l’on parle ou que l’on regarde, on demeure en communion avec le langage du shabad.

ਬਾਣੀ ਵਜੀ ਚਹੁ ਜੁਗੀ ਸਚੋ ਸਚੁ ਸੁਣਾਇ ॥

bāṇī vajī chahu jugī sacho sach suṇāe.

C’est le Verbe qui vibre tout au long des Quatre Âges*. Vrai, il ne donne à entendre que la Vérité.

ਹਉਮੈ ਮੇਰਾ ਰਹਿ ਗਇਆ ਸਚੈ ਲਇਆ ਮਿਲਾਇ ॥

haumē merā reh gaiā sachē laiā milāe.

Ainsi met-on fin à l’orgueil et à la posséssivité, et l’on communie avec la Vérité.

ਤਿਨ ਕਉ ਮਹਲੁ ਹਦੂਰਿ ਹੈ ਜੋ ਸਚਿ ਰਹੇ ਲਿਵ ਲਾਇ ॥੩॥

tin kao mahal hadūr hē jo sach rahe liv lāe. |3|

Ceux pour qui la demeure[2] est en toute présence, ceux-là demeurent dans l’amour du Vrai. |3|

ਨਦਰੀ ਨਾਮੁ ਧਿਆਈਐ ਵਿਣੁ ਕਰਮਾ ਪਾਇਆ ਨ ਜਾਇ ॥

nadrī nām dhiāīē viṇ karmā pāiā na jāe.

C’est dans son regard bienveillant que l’on médite le Nām. Sans la grâce du karma, on ne peut trouver cela.

ਪੂਰੈ ਭਾਗਿ ਸਤਸੰਗਤਿ ਲਹੈ ਸਤਗੁਰੁ ਭੇਟੈ ਜਿਸੁ ਆਇ ॥

pūrē bhāg satsangat lahē satgur bheṭē jis āe.

Par une destinée parfaitement accomplice, on s’attache à la Satsangat, la Compagnie des Justes, et l’on rencontre intimement le Satgurū.

ਅਨਦਿਨੁ ਨਾਮੇ ਰਤਿਆ ਦੁਖੁ ਬਿਖਿਆ ਵਿਚਹੁ ਜਾਇ ॥

an-din nāme ratiā dukh bikhiā vich-hu jāe.

Jour et nuit, communie avec le Nām ; la souffrance et le poison intérieurs s’en iront.

ਨਾਨਕ ਸਬਦਿ ਮਿਲਾਵੜਾ ਨਾਮੇ ਨਾਮਿ ਸਮਾਇ ॥੪॥੨੨॥੫੫॥

nānak sabad milāv-ṛā nāme nām samāe. |4|22|55|

Ô Nānak, uni au shabad grace au Nām, on se fond dans le Nām lui-même. |4|22|55|

ਸਿਰੀਰਾਗੁ ਮਹਲਾ ੩ ॥

sirīrāg mēhlā tījā.

Composé dans le rāg Sirī par le troisième Gurū :

ਆਪਣਾ ਭਉ ਤਿਨ ਪਾਇਓਨੁ ਜਿਨ ਗੁਰ ਕਾ ਸਬਦੁ ਬੀਚਾਰਿ ॥

āpṇā bhao tin pāion jin gur kā sabad bīchār.

Celles et ceux qui connaissent la Crainte sont les mêmes qui méditent le Verbe du Gurū.

ਸਤਸੰਗਤੀ ਸਦਾ ਮਿਲਿ ਰਹੇ ਸਚੇ ਕੇ ਗੁਣ ਸਾਰਿ ॥

satsangtī sadā mil rahe sache ke guṇ sār.

Ils sont en relation permanente avec la Satsangat, la Compagnie des Justes. Ils ne se préoccupent que des vertus du plus Juste.

ਦੁਬਿਧਾ ਮੈਲੁ ਚੁਕਾਈਅਨੁ ਹਰਿ ਰਾਖਿਆ ਉਰ ਧਾਰਿ ॥

dubidhā mēl chukāīan har rākhiā ur dhār.

Ils éliminent la corruption de la dualité, et ils gardent Dieu dans leurs cœurs, har !

ਸਚੀ ਬਾਣੀ ਸਚੁ ਮਨਿ ਸਚੇ ਨਾਲਿ ਪਿਆਰੁ ॥੧॥

sachī bāṇī sach man sache nāl piār. |1|

Juste est leur parole, et juste est leur mental. Ils sont épris du Juste. |1|

ਮਨ ਮੇਰੇ ਹਉਮੈ ਮੈਲੁ ਭਰ ਨਾਲਿ ॥

man mere haumē mēl bhar nāl.

Ô mon mental, si lourdement chargé de la corruption de l’orgueil :

ਹਰਿ ਨਿਰਮਲੁ ਸਦਾ ਸੋਹਣਾ ਸਬਦਿ ਸਵਾਰਣਹਾਰੁ ॥੧॥ ਰਹਾਉ ॥

har nirmal sadā sohṇā sabad savāraṇ-hār. |1| rahāo.

Har ! L’immaculé est éternellement beau ! C’est le shabad qui nous embellit à la perfection[3]. |1|Pause.

ਸਚੈ ਸਬਦਿ ਮਨੁ ਮੋਹਿਆ ਪ੍ਰਭਿ ਆਪੇ ਲਏ ਮਿਲਾਇ ॥

sachē sabad man mohiā prabh āpe lae milāe.

Le juste Verbe enchante le mental de celles et ceux qui communient avec Dieu même.

ਅਨਦਿਨੁ ਨਾਮੇ ਰਤਿਆ ਜੋਤੀ ਜੋਤਿ ਸਮਾਇ ॥

an-din nāme ratiā jotī jot samāe.

Nuit et jour, ils demeurent imprégnés du Nām, et leur lumière se fond dans la lumière.

ਜੋਤੀ ਹੂ ਪ੍ਰਭੁ ਜਾਪਦਾ ਬਿਨੁ ਸਤਗੁਰ ਬੂਝ ਨ ਪਾਇ ॥

jotī hū prabh jāpdā bin satgur būjh na pāe.

C’est dans la radiance de sa lumière que Dieu se fait connaitre. Mais sans le Satgurū, nul n’aquiert une telle réalisation.

ਜਿਨ ਕਉ ਪੂਰਬਿ ਲਿਖਿਆ ਸਤਗੁਰੁ ਭੇਟਿਆ ਤਿਨ ਆਇ ॥੨॥

jin kao pūrab likhiā satgur bheṭiā tin āe. |2|

Le Satgurū s’offre à celles et ceux dont c’est là l’heureuse destinée. |2|

ਵਿਣੁ ਨਾਵੈ ਸਭ ਡੁਮਣੀ ਦੂਜੈ ਭਾਇ ਖੁਆਇ ॥

viṇ nāvē sabh dumṇī dūjē bhāe khuāe.

Sans le Nām, tout n’est que misère, et l’on se ruine dans l’amour de la dualité.

ਤਿਸੁ ਬਿਨੁ ਘੜੀ ਨ ਜੀਵਦੀ ਦੁਖੀ ਰੈਣਿ ਵਿਹਾਇ ॥

tis bin ghaṛī na jīvdī dukhī rēṇ vihāe.

Sans cela, on ne peut vivre, même un instant, et la nuit[4] se passe dans la souffrance.

ਭਰਮਿ ਭੁਲਾਣਾ ਅੰਧੁਲਾ ਫਿਰਿ ਫਿਰਿ ਆਵੈ ਜਾਇ ॥

bharam bhulāṇā andhulā fir fir āvē jāe.

Errant dans le doute, les aveugles vont et viennent, encore et encore[5].

ਨਦਰਿ ਕਰੇ ਪ੍ਰਭੁ ਆਪਣੀ ਆਪੇ ਲਏ ਮਿਲਾਇ ॥੩॥

nadar kare prabh āpṇī āpe lae milāe. |3|

Mais lorsque le Divin même manifeste sa bienveillance, alors nous lui sommes unis. |3|
________________________________

[1] Vakhat : de l’arabe waqt, désigne dans l’islam l’heure de la prière.

[2] La résidence de Dieu, la présence divine.

[3] Savāran : litt. « arranger, mettre en ordre, rendre bien et beau »

[4] C'est-à-dire la vie, l’existence.

[5] C'est-à-dire « errent dans le cycles des incarnations ».